Les Dolce
La dernière famille de magiciens au monde... Melkaridion, Melidianne, Rodolpherus, Antonius et Léamédia sont les ultimes représentants d'une caste pourtant essentielle à notre équilibre. De leur survie dépend notre avenir... Un univers de Frédéric Petitjean où magie, développement durable et rock se mêlent.
mardi 8 novembre 2011
mercredi 2 novembre 2011
Course-poursuite et dernières révélations...
Ma mère est dans tous ses états. Comme je l’avais prédit ! J’ai beau avoir réussi à éviter la catastrophe, elle est furieuse contre moi et mon « inconscience ». Et elle a surtout pris peur quand je lui ai raconté ce qui s’est passé au Met. Là, elle discute avec grand-père, encore bouleversé par sa découverte de l'avant-veille. Il parle de la fin de notre famille !
En rentrant à la maison, j’ai tout raconté à ma mère. Et, aussi bizarre que cela puisse paraître, elle n’a pas eu l’air étonné ni cherché à en savoir plus. Elle m’a juste semblé incroyablement triste. C’est là qu’elle m’a expliqué que notre famille, à cause de nos dons exceptionnels, à cause du fait que nous soyons magiciens (je peux bien vous le dire, maintenant qu’on s’est fait repérer) est depuis longtemps pourchassée par ce qu’elle appelle « la Guilde noire ». C’est ce qui explique que nous ayons déménagé tant de fois par le passé et que mes parents veulent à tout prix qu’on reste discrets sur nos capacités hors-norme.
F*** ! Si j’avais su que tout cela prendrait une telle ampleur ! Peut-être que j’aurais fait plus gaffe avec mes histoires de répétitions… Parce que, maintenant que j’y pense, en sortant du Metropolitan tout à l’heure, on s’est assis avec grand-père sur un banc en face du musée, pour se remettre de nos émotions, et j’ai aperçu à ce moment-là une grande berline noire aux vitres teintées. Elle s’est garée juste devant nous, elle semblait nous attendre. Comme si ses occupants avaient prévu que nous serions précisément ici ce jour-là… Par instinct, j’ai emmené grand-père dans le métro. Et la voiture nous a suivis tant qu’elle a pu.
Bref, ma mère, comme Melkaridion, est persuadée que notre famille est à nouveau en danger, et que nous allons devoir lutter pour survivre, car, selon elle, la Guilde noire ne veut qu’une chose : notre mort ! Et, pour elle, lire dans les pensées, posséder une mémoire infinie ou courir un marathon sans s’essouffler ne suffira pas pour sauver notre peau…
Donc, les amis, ce n’est vraiment pas le moment de me laisser tomber. Je vous donne rendez-vous le 3 novembre dans votre librairie préférée pour la suite de mes aventures dans La route des magiciens, premier tome de la trilogie Les Dolce !
lundi 31 octobre 2011
Panique au Metropolitan Museum, suite et fin
Je crois que je viens de vivre la scène la plus curieuse de mon existence ! Notre « visite » au Metropolitan Museum avec grand-père était… surnaturelle ! Pourtant, au début, tout avait l’air normal.
Il y avait beaucoup de monde qui venait assister à l’expo : le fait que le grimoire soit exposé seulement deux jours rend l’événement assez exceptionnel pour que les visiteurs viennent en masse. Bref, il était très difficile d’avancer. Mais, dès les premiers pas à l’intérieur du musée, j’ai senti que Melkaridion était bizarre… Enfin, je veux dire, plus bizarre que d’habitude.
Il parlait tout seul, rien d’extraordinaires donc, mais d’une voix anormalement forte, pleine d’excitation. Il était complètement dans une autre époque. D’immenses grilles étaient exposées, qui venaient apparemment de Tolède. En passant devant elles, Melkaridion a montré à la foule de petites marques sur le métal en commentant : « J’étais attaché à cet endroit même. Heureusement, les liens étaient faits en crins de cheval, il m’était facile de me libérer ! » Les gens autour souriaient, certains se prirent même au jeu, et applaudirent en lançant des « Oh ! » admiratifs : ils pensaient que Melkaridion était un guide un peu original. Mais mon grand-père n’en avait pas fini : à l’entendre, chaque pièce du musée était liée à son histoire personnelle, et il nous racontait ses mille ans d’existence auprès des plus hautes autorités européennes. Les gens étaient captivés par cet homme si cultivé, capable de rendre aussi vivante l’histoire du Moyen Âge.
Puis, d’un seul coup, la mine de mon grand-père a changé. Il est devenu de plus en plus sombre, à mesure que ses « souvenirs » refluaient. Il s’est mis à raconter comment des milliers de magiciens – dont sa famille ! – avaient un jour été massacrés par des sorciers maléfiques. Il aurait perdu sa mère ainsi. Sa description était troublante de réalité, comme s’il avait effectivement été présent ! Au même moment, Master Markus, l’énorme cloche dont je vous ai parlé et qui fait tout de même plus de 6 tonnes, s’est mise à sonner inexplicablement. Il n’y avait personne pour la faire bouger, mais le son était bien réel, lui. Un mouvement de panique a alors traversé la foule. Plus le son de la cloche s’amplifiait, plus la foule s’inquiétait. La panique a atteint son paroxysme lorsque les murs ont commencé à trembler : tout le monde pensait que le Met était l’épicentre d’un séisme. Les murs ne semblaient pas vouloir céder, mais les objets volaient à travers les salles, avant de finir leur course au sol, souvent brisés en mille morceaux.
Contrairement à la foule affolée qui se ruait vers la sortie, mon grand-père, sans même sourciller, continuait à progresser vers la salle où était exposé le grimoire. Plus il avançait, plus le vacarme de la cloche se faisait puissant, et plus les convulsions du bâtiment s’intensifiaient. Arrivé au niveau de Master Markus, mon grand-père s’est immobilisé : se tournant vers elle, il a murmuré : « Elle devrait être muette… » Il répétait cette phrase en boucle, de plus en plus vite, de plus en plus fort, jusqu’à finir par hurler : « ELLE DEVRAIT ÊTRE MUETTE !!! » Là, comme par magie, la cloche lui obéit, et le silence se fit… Les rares personnes qui se trouvaient encore dans les parages et avaient assisté à la scène demeurèrent bouche bée. Moi aussi, j’étais ébahi devant l’exploit que venait d’accomplir mon grand-père.
Mais lui ne se souciait ni du regard des visiteurs ni de mes interrogations. Il a continué à se frayer un chemin à travers la foule, ses yeux cherchant désespérément le fameux grimoire. Quand il le trouva enfin, Melkaridion perdit tout contrôle. Il se mit de nouveau à hurler. Il disait que ce n’était pas normal que ce grimoire soit ici, qu’il aurait dû rester caché, oublié. Que, de toute manière, il lui appartenait. Surtout, que c’était une catastrophe pour notre famille. Enfin, dans un geste désespéré, il décida de briser la vitrine qui protégeait le précieux ouvrage. J’étais étonné de la vigueur qu’il y mettait : ces coups étaient d’une force inouïe, surtout pour un vieillard de presque cent ans. Mon grand-père était méconnaissable : il était impossible de le calmer, et la vitrine commençait à se fissurer.
Le son d’une alarme vint s’ajouter au vacarme de la foule en panique. Finalement, les gardes sont arrivés : ils ont menacé mon grand-père, qui a par bonheur fini par reprendre ses esprits. J’ai pu discuter calmement avec eux, et ils nous ont laissé sortir. De toute manière, ils avaient d’autres chats à fouetter, vu l’ampleur des dégâts ! J’ai donc pris mon grand-père par le bras, et on est sorti du Met. Il était temps !
Comment échapper à la colère de ma mère?
Ouf, je respire enfin. J’imagine que ma mère va être furieuse mais, au moins, elle ne pourra pas dire que je n’ai pas pris mes responsabilités et arrangé les choses. Ah, c’est vrai, je ne vous ai pas encore vraiment parlé de ma mère.
Elle s’appelle Melidiane (encore un nom sorti de nulle part), et c’est la fille de Melkaridion. Cependant, ils sont assez différents sur le plan psychologique : mon grand-père, comme la plupart des hommes de ma famille, avait la capacité de garder son sang-froid en toutes circonstances – c’est moins le cas maintenant, comme vous avez pu vous en apercevoir –, tandis que ma mère, question sang-froid... Vous n’imaginez pas à quel point sa colère peut être destructrice. Je sais qu’elle nous aime profondément, et qu’elle ferait tout pour protéger notre famille. Le problème, c’est qu’elle est un peu parano. Du coup, ses réactions sont disproportionnées ! Elle déteste perdre le contrôle de la situation et, quand ça arrive, c’est l’explosion : une sorte de nuage atomique au sein de la maison ! Il vaut mieux ne pas se trouver sur sa route à ce moment-là. Et, en l’occurrence, je sens que ça va être le cas… Il n’y a que deux choses qui peuvent la calmer : la peinture (c’est en partie pour ça qu’elle est devenue artiste) et, comme je vous l’ai déjà dit, mon père.
Pour couronner le tout, il est juste impossible de lui mentir : elle a un vrai don pour lire dans les pensées. Elle peut refaire la journée de quelqu’un rien qu’en regardant au fond de ses yeux. C’est super flippant, on a l’impression d’être passé au scanner ! Et c’est diablement efficace.
Il n’y a plus qu’à espérer qu’elle n’utilise pas son don sur moi cette fois-ci ! Sinon, il ne me reste plus qu’à cligner des yeux pour l’empêcher d’y lire…
Panique devant le Metropolitan Museum de NY...
Il était vraiment moins une : lorsque je suis arrivé au Metropolitan, après un sprint de trois-quarts d’heure entre Brooklyn et le cœur de Manhattan, grand-père était déjà entouré d’une foule compacte… et pas très aimable. Décidément, il a vraiment du mal à décrypter la psychologie humaine.
Il était en train de monter les marches du Metropolitan lorsqu’il s’est rendu compte à quel point elles étaient bondées. Un peu agoraphobe, il a donc décidé de se « faire oublier afin de passer inaperçu ». Traduction : il a « fait la statue », sur les marches du Met, au milieu de la foule. Les gens ont d’abord cru que c’était une représentation artistique : pour saluer la performance – Melkaridion étant parfaitement immobile depuis plus de cinq minutes, tout de même –, ils ont commencé à applaudir… et à lui jeter des pièces. Erreur tragique ! Mon grand-père est sorti d’un seul coup de son état de « statue » et a balancé un violent coup de pied dans le tas de pièces qui s’était formé devant lui. La sympathie que ressentait la foule envers ce vieillard talentueux s’est transformée en ressentiment. Ils criaient au scandale ! Ils ne comprenaient pas qu’il ait osé refuser leur aide. Moi, je sais que Melkaridion a été profondément blessé par cette charité qu’il n’avait pas demandée et dont il n’avait pas besoin.
Je suis arrivé à ce moment-là. Une nouvelle fois, j’ai dû expliquer à tout le monde que « tout allait bien », que « mon grand-père n’était pas méchant » mais qu’il n’avait pas « toute sa tête ». Rassurés, les badauds se sont dispersés.
J’ai plutôt bien géré la situation, non ? En tout cas, je crois avoir évité la catastrophe !
Sur la piste de Melkaridion Dolce...
Je crois savoir où est grand-père… Lorsque je faisais le tour du parc, j’ai vu un petit prospectus publicitaire sur la nouvelle exposition du Metropolitan Museum. Il s’agit d’un événement exceptionnel, qui ne dure que deux jours, sponsorisé par la Fondation 18. Le musée expose un vieux grimoire de magie datant du xie siècle, d’une valeur inestimable.
Et, ce grimoire, je me souviens que mon grand-père m’en avait déjà parlé plusieurs fois. Plus que sa valeur historique, c’est ce qui est écrit dedans qui intéresse à coup sûr Melkaridion. Selon lui, l’ouvrage a été écrit par une mystérieuse guilde de magiciens, il est donc fondamental pour étudier l’histoire de la magie. Apparemment, mon grand-père a déjà eu l’occasion de le lire, parce qu’il m’a raconté ce qu’il contenait : il appelle ça le « deuxième secret », celui de la création du démon ! Ça a l’air complètement fou comme ça, mais mon grand-père prend ces choses très au sérieux. Il connaissait l’existence de ce grimoire bien avant que le Metropolitan le récupère, et il a toujours voulu qu’elle reste secrète. Il a vraiment peur des conséquences si les hommes réussissaient à le déchiffrer.
Grand-père a disparu!!!!!
Mais qu’est ce qui a bien pu se passer ? Mon plan était parfait : le seul risque, c’était que mon grand-père rencontre des passants. Mais j’avais choisi exprès un parc isolé. Comment j’aurais pu deviner qu’il allait faire une fugue ? C’est complètement insensé, je l’ai laissé dans son environnement favori, en pleine « discussion » avec un chêne plus que centenaire… Il n’aurait pas dû bouger !
Bon, restons calmes, en vingt minutes, il n’a pas pu aller bien loin. Mais je viens de faire le tour du parc, pas de Melkaridion en vue. Je sais, ce parc est immense, mais je vous assure que j’ai fouillé le moindre recoin. En vain ! Il a dû être déconcentré par quelque chose de vraiment très important pour lui, parce que, lorsqu’il discute avec un arbre, vous pouvez toujours courir pour attirer son attention. La seule chose qui a pu l’attirer ailleurs, c’est un truc en lien avec l’histoire, ou la magie, ou les deux…
En tout cas, je dois absolument le retrouver avant que ma mère découvre l’étendue du désastre… Parce que, grâce à Lea, elle est déjà plus ou moins au parfum. Qu’est-ce que je vais me prendre si je ne mets pas rapidement la main sur grand-père !
Inscription à :
Articles (Atom)